samedi 12 octobre 2013

In the mood for war

J'écris lorsque ça va mal. J'écris lorsque j'ai peur. Pas pour moi, peur pour les autres. J'écris pour chasser ma peur. Comme une thérapie.

Je raconte à qui veut l'entendre que je suis optimiste. Et pourtant.

Et pourtant, il y a quelques mois, je marchais dans la réserve des Cèdres. Les chasseurs Syriens la survolait, comme un mauvais présage. La veille, deux avions Israeliens volaient très haut dans le ciel de Beyrouth.

A Tripoli, une armée de casques bleus a peur de s'interposer entre des belligérants à la mémoire courte, comme si la grande muette était encore la seule à se souvenir.

A Saida, un barbu sorti de nulle part avait arrangué des foules et veut en découdre avec son alter ego. D'autres barbus font de la résistance hors de nos frontières pour défendre un dictateur zozotant.

Des centaines de milliers de réfugiés Syriens s'ajoutent aux centaines de milliers de réfugiés Palestiniens parkés dans des camps depuis décennies. Et l'hiver approchant n'arrangera rien de plus.

Les députés restent à la hauteur de leur ridicule réputation. Les zaïms excèlent dans le clientélisme et la médiocrité.

Le patrimoine disparait. La société se délite. Le fric, le fric, le fric. Les communautarismes sont exacerbés.

Dis-moi ce que tu as, je te dirai qui tu es.

A l'aéroport, des jeunes partent. Dégoutés. Un aller-simple à la main. Peu souhaitent revenir.

Plus que jamais, le pays est amnésique. La toxique absurdité est généralisée, dans les propos, les projets politiques, les comportements sociaux.

Plus que jamais, un bus pourrait en cacher un autre.

Cela est peut-être facile de l'exprimer dans son confort parisien où les difficultés quotidiennes paraissent n'être que broutilles à côté des difficultés locales et régionales. De dire aux autres de rester et de ne pas repartir soi-même.

Et pourtant il y a toujours de l'espoir, inexplicable. Une foi.

Une espérance.