jeudi 25 juin 2020

Pour quoi?

 Liban.

Quinze années de guerre civile. Suivies de quinze années d’occupations Syrienne et Israélienne. Suivies de quinze années de paix relative, presque suspecte. Ces quinze dernières années émaillées de troubles divers, de tensions, d’espoirs et de désespoirs, de violences verbales, de « petites guerres » estivales, fratricides ou confessionnelles, d’émigration et d’exils.
Tout cela pour rien.
Avec son lot de morts pour rien.
De disparus pour rien.
Des morts pour des causes oubliées ou montées de toutes pièces, avec pour seul lot de consolation celui d’être devenu un martyr. Pourtant, même ces martyrs ne font pas l’unanimité puisque les martyrs des uns ne font pas les martyrs des autres.
Toute cette merde, pour en arriver là: un probable suicide collectif.
Des tranches de vie. Des vies entières à vivre au rythme des battements du cœur de ce petit pays et de ses soubresauts. A espérer. A prier. A croire encore que le Liban est véritablement un phénix.
Qui sont-ils, ceux qui sont prêts à cramer une fois de plus ce pays pour continuer à allumer leurs cigares? A régler leurs petits calculs politiciens ou miliciens, quitte à nous affamer?
Quand pourrons-nous enfin danser et cracher sur les tombes de ces increvables petits chefs mafieux, si nous ne parvenons pas à les faire danser au bout d’une corde ou à empêcher qu’ils ne soient enterrés sur cette terre?
Qui sont-ils ceux qui sont parvenus à faire de ce peuple « commerçant et débrouillard » des mendiants suscitant, au mieux, davantage de pitié que de peine, et au pire davantage de méfiance que d’indifférence?
Mais parviendrions-nous seulement à les désigner tous d’une seule et même voix?
Le peuple Libanais était schizophrène, à la fois adorant et détestant ses petits, ses minuscules chefs. Nous sommes désormais TOUS des schizophrènes affamés.