dimanche 15 novembre 2020

Quitter

Quitter.

Il est déjà difficile d’entendre que les jeunes quittent le Liban.
D’observer que les jeunes sont en train d’émigrer en masse ou qu’ils se préparent à le faire.
Que les forces vives d’un pays en train de mourir cherchent à partir à tout prix.
Quand il est déjà difficile d’entendre que les jeunes quittent le Liban, cela devient insupportable d’entendre que les personnes âgées, les anciens, les vieux et les retraités l’évoquent également et y songent sérieusement.
Mais comment peut-on, nous autres émigrés, leur en vouloir? Aucunement, même si l’inquiétude de savoir ses proches éloignés cédera sa place à la tristesse de savoir un pays finalement abandonné.
Un jeune qui part et c’est l’avenir d’un pays qui est compromis. Un ancien, et ce sont l’histoire et la mémoire qui s’effacent petit à petit. Presque en silence.
Je ne pensais pas avoir encore de place pour davantage de colère.
Je ne veux pas avoir à parler de mon pays au passé. Qu’aurons-nous gagné à encore soutenir untel ou untel si, au final, ceux-ci nous pousserons à construire, ou finir, nos vies ailleurs?
كلن يعني كلن