dimanche 13 décembre 2009

(re) venir

Je ne suis jamais parti du Liban. Je n'ai jamais pu le quitter car je n'y ai jamais vécu.
Il serait donc illogique de parler de retour; et pourtant, ce terme est tellement ancré dans notre vocabulaire.
"Alors? Quand reviendras-tu ?"
Cette question est la plus difficile que l'on ne m'ait jamais posée. Pire qu'un sujet à la con de philo. Elle m'est posée chaque année. Plusieurs fois. Chaque Noël et chaque été. Que cela soit sur un balcon d'Achrafieh à griller des clopes avec mon frère; ou en voiture à Paris avec un ami.
Putain... s'il vous plait... arrêtez de me la poser.
Je vis une sorte de schizophrénie constante et géographique. Je ne sais parfois plus si j'aime ce pays pour ce qu'il a été ou pour ce qu'il pourrait encore demeurer ou devenir. Pour des souvenirs et des odeurs. Ou des couleurs. Un Beyrouth 70's ou 80's qui dura jusqu'aux années 2000.
Je voudrais y vivre au moins quatre saisons. Pour voir.
Je souhaite secrètement qu'il me ressemble un petit peu...
Mais chuut... il ne faut pas le dire.

2 commentaires:

david a dit…

"Cette question est la plus difficile que l'on ne m'ait jamais posée. Pire qu'un sujet à la con de philo."
un vrai sujet de bouquin, oui! voici un vrai débat sur cette fameuse question d'identité nationale... à la sauce libanaise.

'Tsuki a dit…

Je vous souhaite de tout cœur de finir par trouver le moyen de vivre quatre saison entières dans votre pays.

Je vous garde dans un coin de mes blogs favoris, parce que j'espère bien que je verrais d'autres billets, d'autres écrits de vous : ainsi que je l'ai déjà dit, votre style parle directement à mon âme.

Je veux en ce dernier commentaire vous remercier pour la ballade littéraire que votre blog m'a offert l'espace d'une matinée, la remontée dans un passé trouble de guerre qui me trouble et me pousse désormais à essayer d'en savoir plus sur une question dont j'ignore tout.

Merci pour tout et bonne continuation...