samedi 12 novembre 2011

Hors-saison

Sur le vieux continent, nous nous enfonçons dans l'automne. Les journées se refroidissent de jour en jour, les rues sont moins animées au gré de la couleur du ciel au dessus de la ville, et nous avons tous - amis, familles et inconnus - ressortis manteaux et écharpes aux couleurs sombres.


Je suis impatient et heureux de me rendre à Beyrouth dans quelques jours pour le mariage d'un couple d'amis proches. Je m'y rends donc "hors-saison"; de plus en plus. Cette expression est devenue presque courante au Liban ou au sein de la diaspora, traduisant une exception à la règle selon laquelle les Libanais doivent se déplacer en troupeau au même endroit, au même moment. J'aime les exceptions.


Cela fait maintenant plus de dix ans que Paris m'a adopté. Mais à chacun de mes déplacements, au Liban ou ailleurs, professionnels ou personnels, quels que soient la saison, l'heure ou le taxi qui m'emmène à Roissy-Charles de Gaulle, nous passerons devant un Cèdre du Liban presque bicentenaire, coincé entre l'autoroute A1 et les rails de la ligne B du RER. Comme un rappel.


Je me rends donc au Liban et j'appréhende. Comme à chaque fois. Serai-je en décalage? Rassuré de voir ce(ux) qui reste(nt) ou attristé par ce qui arrive ou pourrait arriver? Indigné ou résigné?


Je resterai quatre jours seulement. C'est trop court, mais suffisant pour prévoir une longue promenade, et voir.


A mon retour, dans le taxi qui me ramènera chez moi, je me demanderai encore, à l'instant où nous passerons devant le Cèdre, "Qu'as-tu vu?".

1 commentaire:

david a dit…

J'espère que tu répondras à cette dernière question dans un post. Ça m'intéresse.